BAISSE DE LA CONSOMMATION ÉLECTRIQUE EN FRANCE

Depuis le début du confinement la consommation électrique a fortement chuté en France : – 25% entre la première et la seconde quinzaine de mars, selon RTE.
La baisse de consommation électrique est bien sûr due au ralentissement de l’activité des industries, des commerces et des bureaux.
Mais qu’en est-il en ce qui concerne les particuliers ?
Une étude de Wivaldy nous donne quelques éléments.

 

PRÉSENCE À DOMICILE ET CONSOMMATION ÉLECTRIQUE

Avec le confinement, la présence à domicile est beaucoup plus étendue, ce qui devrait favoriser une plus grande utilisation des appareils électriques et un accroissement de consommation.
On assiste pourtant à une baisse de 11 % de la consommation électrique des ménages entre la première semaine de mars (avant le confinement) et la dernière semaine de mars (pendant le confinement), semaines qui ont eu des températures comparables.
Comment expliquer cette évolution à priori contre intuitive : plus de temps à la maison = moins de consommation ?

 

L’IMPACT DE LA MIGRATION VILLE VERS LA CAMPAGNE

Une des pistes est suggérée par l’analyse des évolutions régionales, plutôt contrastées.
En Ile de France, par exemple, la consommation électrique des points de consommation a baissé de 6 %, alors qu’en Bourgogne-Franche-Comté elle s’est accrue de 3 %.
Sans doute faut-il y voir la conséquence de délocalisations entre résidence principale et résidence secondaire juste avant le confinement. Et à ces déplacements d’une région à une autre, se sont ajoutés des déplacements des villes à la campagne.

Départ des villes vers les campagnes, où l’on utilise moins d’énergie électrique.
Est-ce la seule raison pour laquelle la consommation électrique n’augmente pas ?
À priori, non.

 

ET QUAND ON RESTE CHEZ SOI ?

Il semblerait qu’il n’y ait pas de surconsommation particulière liée au confinement pour ceux qui n’ont pas changé de domicile.
On a du mal à s’expliquer pourquoi malgré un temps plus long à la maison la consommation électrique n’augmente pas :
– moindre utilisation des machines à laver lorsque l’on sort moins ?
– une utilisation plus raisonnée du chauffage quand tout le monde est à la maison ?

 

EN CONFINEMENT DES PHÉNOMÈNES OPPOSÉS

L’évolution de la consommation électrique en cette période de confinement résulte de phénomènes opposés :
baisse importante dans les régions où les résidences principales en ville sont quittées au profit de résidences secondaires campagnardes, avec vraisemblablement dans ces dernières un comportement moins énergétivore
;
stagnation (voire hausse ?) là où demeurent les habitants.
Le périmètre de l’étude Wivaldy (points de consommation disposant de Linky) limite les interprétations.

Il sera surtout intéressant de constater si la baisse de 11 % de la consommation se prolonge sur les prochaines semaines.
Si c’est le cas, il sera dès lors nécessaire d’analyser plus à fond les comportements à la base de cette nouvelle sobriété.